27/10/2010

ACTU: La commune candidate au rachat du château médiéval


La commune de Ferrette s’est déclarée favorable, sur le principe, à l’acquisition de « son » château lors de la séance du conseil municipal de vendredi soir. Un accord verbal a même été passé avec les futurs acquéreurs.

Si rien n’est officiellement acquis, la vente du domaine de 30 hectares sur lequel se trouve le château de Ferrette (ainsi qu’une maison bourgeoise datant du milieu du XIX e siècle et une ferme inoccupée) pour une somme avoisinant les 700 000 euros, semble être en - très - bonne voie. Selon certaines sources, le compromis de vente pourrait même être signé dans les jours à venir.

Mais comme le veut l’usage dans ce type d’affaire, le mot d’ordre est « discrétion ». « Tout ce que je sais pour le moment, c’est que la vente est en phase assez avancée. Les futurs acquéreurs souhaitent agir en toute discrétion et je les comprends. On a déjà vu des ventes tomber à l’eau parce qu’elles étaient portées trop tôt sur la place publique », rapporte François Cohendet, maire de Ferrette au terme de la séance du conseil municipal de vendredi soir où la question était à l’ordre du jour.

Un conseil au cours duquel, la commune de Ferrette a affirmé sa volonté de devenir propriétaire d’un château qui est devenu, au fil du temps, le symbole de la ville. « La commune tient à conserver son patrimoine historique qu’est le château. Soit en devenant propriétaire d’une façon ou d’une autre, soit en obtenant des garanties sur un bail emphytéotique de longue durée. La meilleure solution étant d’acquérir non pas l’ensemble du domaine mais uniquement les parcelles 10 et 11 sur lesquelles se trouve le château », résume le maire qui a rencontré pour la première fois, la semaine dernière, les acheteurs afin de leur exposer ses inquiétudes.

« La commune tient à son patrimoine »

En effet, si un bail emphytéotique d’une durée de 25 ans (qui doit prendre fin en 2021) permet à la commune d’accéder librement au château, un changement de propriétaire ne va pas sans susciter un certain nombre d’interrogations. Car la commune investit chaque année environ 20 000 euros dans l’entretien et la valorisation de « son » château, à l’image notamment des Chantiers d’archéologie médiévale (Cham) qu’elle accueille durant l’été. « Ferrette sans son château, ce serait une perte pour tout le monde », souligne ainsi Corinne Rabault, représentante, au sein du conseil, de l’association Ferrette la médiévale, organisatrice des fêtes médiévales de Ferrette.

« En cas d’acquisition de leur part, nous avons demandé aux futurs propriétaires à la fois, des garanties quant au bail en cours - bien qu’il ne puisse pas être dénoncé - mais nous les avons également sondés sur la possibilité de racheter les deux parcelles où se trouve le château. Ils nous ont répondu favorablement. Maintenant il faut attendre la fin des tractations », confirme François Cohendet qui rappelle qu’en cas de transaction entre deux SCI (Société civile immobilière) familiales comme c’est le cas, la commune n’a pas la possibilité de faire valoir son droit de préemption.

Un mail arrivé le matin même l’avait néanmoins rassuré sur les intentions des acheteurs représentés par une SCI basée à Roppentzwiller. « Ils nous ont assurés de la continuité du bail en nous disant qu’ils étaient prêts à rédiger un document écrit s’il le fallait. Ils nous ont également dit qu’ils étaient prêts à discuter de la revente des parcelles du château lorsque l’achat sera finalisé. Ils doivent encore en discuter avec les membres de leur famille », indique le maire.

Pour l’heure, la position de la ville de Ferrette est donc claire : « Tout le monde est d’accord pour dire que la ville doit devenir propriétaire du château. On y investit beaucoup d’argent, il serait donc logique de devenir propriétaire du site. On fera tout notre possible pour cela. Et si nous devions passer par une acquisition de l’ensemble du domaine (en cas d’échec de la vente, ndlr) , nous sommes prêts à aller jusque-là (soit une somme estimée entre 600 000 et 700 000 euros, ndlr). On devrait avoir une réponse très rapidement », conclut François Cohendet.

Jérôme Gil
Journal l'Alsace - 26/10/10